Eradication des pigeons : le risque de dommages collatéraux

"L'importance de l'animal est telle qu'il détermine des civilisations"
(Pierre Rabhi - Nous ne sommes plus hier, alternative non violentes)

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Eradication des pigeons : le risque de dommages collatéraux (à Strasbourg)
Par Camille KOERING

L'éradication des pigeons n'est pas une solution opportune sur un plan sanitaire. En effet, la disparition d'une espèce animale entraîne nécessairement l'apparition d'une nouvelle espèce au sein de la niche écologique libérée, selon un principe biologique résumé par l'expression commune «  la nature a horreur du vide  ». Appliqué aux pigeons et à leur éradication, ce principe biologique va conduire à l'occupation de leur niche écologique par une ou d'autre(s) espèce(s) qui pourra(ont) s'avérer nettement moins inoffensive(s) au plan sanitaire. Le risque est réel car, contrairement à l'opinion communément admise et diffusée, le risque zoonotique du pigeon, c'est-à-dire le risque de transmission de maladies de l'oiseau à l'homme, est extrêmement faible voire exceptionnel. En effet, lorsqu'on recense les principales zoonoses du pigeon, à savoir la chlamydiose, la salmonellose, les levures et champignons, la paramyxovirose ou encore la maladie de Newcastle, l'on découvre que les cas de contamination de l'homme par le pigeon sont quasi inexistants et, pour les quelques cas recensés, non seulement limités à des cas de personnes immuno-déprimées, mais encore et surtout contestés quant à la responsabilité de l'oiseau. Bien plus, on sait aujourd'hui que le pigeon est un animal particulièrement résistant au virus de la grippe aviaire qui n'est pas susceptible, à ce titre, d'être vecteur du virus H5N1 hautement pathogène, si tant est qu'un oiseau non issu de l'élevage industriel soit susceptible de transmettre un tel virus? De là, parce que la destruction intensive des pigeons va vider la niche écologique qu'ils habitaient, celle-ci va être en tout ou partie rapidement occupée par des espèces dont le comportement et le risque zoonotique sont nettement moins bien connus de l'homme et potentiellement plus dangereux. C'est pourquoi, en vertu du principe constitutionnel de précaution et du simple bon sens, il est clair que la solution à apporter aux inconvénients causés par la présence des pigeons en ville réside dans la régulation de la reproduction de ces oiseaux, mais non dans l'éradication de leur espèce. Or, cette solution existe et n'attend que la bonne volonté politique. En effet, il existe parmi les systèmes de régulation existants, un instrument qui a d'ores et déjà fait ses preuves dans d'autres communes françaises dont certains arrondissements parisiens : le pigeonnier contraceptif. Son concept est simple : la présence de nourriture dans le pigeonnier et l'abri offert incitent les oiseaux à s'y installer et à y pondre leurs ?ufs ; ces derniers sont alors soit enlevés et détruits, soit tués mais laissés en place pour être couvés sans qu'une nouvelle ponte soit déclenchée. Le système est indolore pour l'animal, hygiénique pour l'homme, esthétique et pas nécessairement plus onéreux pour les municipalités. Or, bien que les services municipaux strasbourgeois soient parfaitement informés et documentés à ce sujet, ils continuent de préférer la solution du gazage et de l'éradication. Le choix n'est bon ni pour l'homme ni pour l'animal.

 

 

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